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dimanche 18 décembre 2011

Vidocq de Pitof


Cocorico ! Aujourd'hui, chers lecteurs, nous allons parler d'un film français. Mais, attention, pas n'importe lequel : LE film français. Incontournable, monumental, inoubliable... Comment ça, vous ne vous en souvenez pas ? Mais si voyons, cherchez au plus profond de votre mémoire... Bien avant qu'un certain Cameron fasse un pseudo film révolutionnaire dénommé Avatar qui recyclait une technique vieille comme le monde (la 3d), nous autres Français avons, les premiers, expérimenté le format numérique !

Car, en effet, Vidocq est le premier film à avoir été tourné (partiellement) en numérique. Mais quel dommage qu'il ait été confié à un réalisateur aussi novice que Pitof ! Parce que oui, si ce film est si décrié, c'est bien à cause de lui. Mais gardons le meilleur pour la fin, et concentrons-nous, tout d'abord, sur les autres aspects de ce film.

Nous sommes en 1830, à la veille des Trois Glorieuses. Vidocq, ancien bagnard devenu détective, meurt dans d'étranges circonstances. Son "biographe officiel", Etienne Boisset, va alors tout mettre en oeuvre pour retrouver son assassin, une étrange créature avec un miroir à la place du visage...

L'histoire, écrite par Jean-Christophe Grangé (auteur des Rivières Pourpres), est habilement traitée. Vidocq, incarné par Gérard Depardieu, n'est ainsi pas le personnage principal du film, lequel est par conséquent construit à la manière d'un puzzle où chaque pièce correspond à un flash back nous amenant un peu plus près de la vérité. J'aurais aimé, pour ma part, que le scénario ne verse pas autant dans le fantastique pur et dur, qu'il nous livre plutôt des explications plausibles aux phénomènes étranges. Mais au final, cela reste une assez bonne histoire, même si toutes les répliques ne sont pas d'égale qualité...

Grangé devait vraisemblablement être en panne d'inspiration quand il a écrit cette séquence...

En ce qui concerne l'interprétation, Pitof a misé sur quelques grosses pointures du cinéma français. Malheureusement, si Gérard Depardieu et André Dussollier semblent croire à ce qu'ils font, ce n'est pas le cas de Guillaume Canet, visiblement assez mal à l'aise, ce qui est, au final, assez préjudiciable, compte tenu qu'il incarne le personnage principal !

Moi j'aurais plutôt écrit : 
"- Tu gâches ton talent Gérard...
- Et toi, qu'est-ce qui t'as pris de jouer dans Mon petit doigt m'a dit ?
- Touché..."

Guillaume Canet, visiblement pas au meilleur de son jeu...

Mais lui au moins a le mérite de faire exister son personnage, ce qui n'est pas le cas des seconds rôles, réduits à composer des "gueules" plutôt que de véritables prestations.

Une belle brochette de "têtes de vainqueurs"...

J'en arrive maintenant au point noir du long-métrage : la réalisation. Avant de passer derrière la caméra, Pitof était spécialiste des effets spéciaux, ce qui explique l'aspect parfois extrêmement visuel de son film...

Pitof est tellement doué qu'il arrive même à faire passer ce qui est réel pour du numérique ! La classe, quoi !

... mais aussi sa mise en scène très particulière, faite de gros plans outranciers, maladroits et soûlants...

Et pleine de bruits aussi... Vous arrivez à entendre la musique de Bruno Coulais, vous ?


Mais Pitof, tout débutant qu'il est, a tout de même compris quelques ficelles du métier comme par exemple :

Le plan-nichons, un classique.


Le remake. Ici, C'est pas sorcier, revu et corrigé.

Et bien sûr, les indispensables copiés-collés et faux raccords, dus à un montage frénétique.


Conclusion : Vidocq n'est pas un nanar au sens propre du terme. Si l'histoire, les acteurs et les effets visuels sont au rendez-vous, la réalisation encore tâtonnante de Pitof ne réussit qu'à rendre l'ensemble tout simplement épuisant. Dommage pour le premier film tourné en numérique. A voir cependant pour la fin... Mais chut, je n'en dirai pas plus.

P.S. : Gégé le catcheur.

                                                         LA réplique du film !                                                 

3 commentaires:

  1. Bonne analyse.

    Ce que je n'ai pas aimé dans ce film c'est justement le numérique ! Les effets donnent trop peu de reliefs au film. J'ai l'impression d'être parfois en face d'un docu-fiction pour la TV. Les effets spéciaux sont particuliers aussi. Faut adhérer, ce qui n'est pas mon cas. L'aspect jaunâtre m'a à la fois attiré et repoussé. Il y en a trop !

    Enfin et pour finir (j'aime me répéter), c'est une direction artistique inconstante qui mine la qualité du titre.

    Signé l'anonyme de l'inconnu

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  2. C'est vrai que la réalisation est un peu foireuse, surtout la scène du cheval au galop ou les scènes de combat entre Depardieu et l'Alchimiste. Il y a trop de gros plans sur les visages et la caméra bouge dans tous les sens. Par contre, ce que j'ai apprécié ce sont les décors (sauf ceux en numériques) que j'ai trouvé particulièrement travaillé et fidèle. Mais tout cela est gaché par une réalisation maladroite et des dialogues laissant parfois à désirer.

    L'intérprétation de Depardieu est pas mal, mais tu as raison quand tu dis que Canet est mal à l'aise devant la caméra.

    Je trouve ton analyse trés bonne.

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  3. Personellement, j'ai beacoup aimé ce film, mais chacun des gouts.

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