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dimanche 19 juin 2011

Batman et Robin de Joel Schumacher


"Certains disent que j'ai une chauve-souris dans le plafond" ! Il faut vraiment ne pas être sain d'esprit pour se lancer sans filet de sécurité dans la critique d'un nanar comme Batman et Robin. C'est pourtant bien ce que je me décide à faire ici et maintenant tant ce film constitue un mépris total de l'oeuvre de Tim Burton.

Revenons aux faits. En 1989, le réalisateur Tim Burton sort un film adapté des comics DC, Batman. Entouré d'un casting prestigieux, dont le formidable Jack Nicholson, le réalisateur réussit le pari d'adapter le Caped Crusader sur grand écran, pour la plus grande joie des fans qui n'avait jusqu'à présent que la série fort kitsch des années 60 à se mettre sous la dent. En 1992, Burton récidive avec Batman returns (curieusement renommé en France Batman, le défi), long métrage qui restera longtemps dans les annales notamment grace à Michelle Pfeiffer, mémorable dans sa tenue moulante et sa démarche féline de Catwoman.

Malheureusement, une fois encore les producteurs décident de se mêler de l'affaire, car si Batman, le défi est un succès auprès du public, il a beaucoup plus de mal à séduire niveau produits dérivés. Estimant que ce semi-échec commercial est dû à Tim Burton et à sa vision trop sombre du personnage qui aurait eu pour effet de faire fuir le très jeune public, nos amis producteurs décident d'évincer ce dernier en lui confiant un rôle fort limité de producteur exécutif, et de confier la réalisation à un autre réalisateur, l'Allemand Joel Schumacher.

Sauf que le nouveau réalisateur se révèle un brin homosexuel sur les bords. N'y voyez-là aucune tendance homophobe mais on ne peut que constater le changement flagrant entre l'ère Burton et celle de Schumacher. Au revoir donc les décors gothiques et les couleurs sombres, et bonjour aux élucubrations les plus fantaisistes et au vert/mauve fluos ! Quoi, vous ne me croyez pas ! Attendez que je vous montre :

Des... tétons !!!

En fait, et c'est surtout flagrant pour Batman et Robin, on a l'impression qu'avec la licence Batman, Schumacher a cru qu'il allait pouvoir réaliser tous ses fantasmes. Sauf que, mon petit Joel, il existe une autre catégorie d' êtres humains appelés hétérosexuels qui ne sont pas forcément réceptifs à ton petit manège. Replacez donc ça dans le contexte de l'enfance, nos chères têtes blondes ne peuvent pas comprendre ce genre de références (encore que, certains enfants sont plus compréhensifs que d'autres). Par contre, il y a une chose que les plus petits savent faire, c'est répéter ce qu'ils entendent. Et là, problème, car, déjà dans Batman Forever (le prédécesseur de Batman et Robin), on avait un Jim Carrey qui avait l'audace de dire : "C'est la ruée vers l'ORGASME !".
J'imagine un peu la scène de ménage :
"-Maman, c'est quoi un orgasme ?
-Heu, chéri, on va arrêter Batman pour un moment d'accord ?
-Mais pourquoi, OUIN !"

Dans Batman et Robin, c'est la même chose mais en pire. Cette volonté de transformer Gotham City en une véritable gay-pride finit par déteindre sur l'ensemble du casting mais aussi sur les répliques qui semblent, au final, avoir toutes un double sens. En voici quelques unes :

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Pincez-moi, je rêve !

Mais passons sur cet aspect et arrêtons-nous sur le scénario de ce film qui, il faut le dire, est tellement profond qu'un gosse de dix ans parviendrait à faire mieux. En gros, Batman, aidé par son incompétent de partenaire Robin, tente d'arrêter Mr Freeze, un savant fou qui veut congeler le monde (oui, le monde) qui est lui-même soutenu par une écologiste extrémiste, Poison Ivy, qui rêve de recouvrir la Terre de ses plantes génétiquement modifiées. L'équipe des héros se verra bientôt rejointe par Batgirl dont l'utilité reste encore très obscure à mes yeux (d'autant que sa combinaison à elle n'a pas de tétons, quel sexisme !). Ajoutez à cela qu'Alfred, le majordome de Bruce Wayne/Batman souffre d'une maladie rare qui, comme par hasard, est la même que celle de la femme de Mister Freeze, et que ce dernier est parvenu à trouver un remède à ce fléau, et vous obtenez une histoire ne présentant aucun élément de surprise.

Non, je raconte des bêtises. Des surprises il y en a tout le long du film, à commencer par le casting. Pour faire court, Georges Clooney a l'air constamment ailleurs, Chris O'Donnell est insupportable, Schwarzenegger et Uma Thurman cabotinent à mort et Alicia Silverstone sert juste de faire-valoir pour une éventuelle suite (qui ne viendra jamais). Mais bon, à l'écoute des dialogues, on peut comprendre qu'ils aient donné le minimum syndical.

Sans commentaire...

Mais que serait un mauvais film sans une mauvaise réalisation. Entre les combats mal filmés, les fonds bleus qui tremblent, et les trucages qui sautent aux yeux, on peut dire sans aucune retenue que Joel Schumacher signe là son plus mauvais film à l'heure actuelle.

Franchement Joel, tu aurais pu éviter de faire trembler l'arrière plan...

Gogo gadget aux patins à roulettes !

Et voici un procédé vieux comme le monde, l'avant/arrière ! Je le mets deux fois pour que vous le voyiez bien...

Le faux raccord qui tue ! Regardez la photo et jouez au jeu des 7 différences (sauf qu'il n'y en a qu'une en l'occurence) !


Conclusion : Batman et Robin est un film difficilement classable. En tant que fan des premiers films, je considère ce film comme un sabotage pur et simple du travail accompli par Tim Burton. En tant que simple spectateur, je ne peux que m'esclaffer devant cet amoncellement de bêtises qui ferait presque penser que ce film est une parodie volontaire. Sauf que l'équipe a nié catégoriquement l'avoir fait exprès ! Le ridicule ne tue vraiment pas, en effet, et c'est bien dommage !

P.S. : J'ai failli oublier, ce film recèle tout de même des scènes cultes INCONTOURNABLES !

Mwahahahahaha !

Une bat carte de... Quoi ?!!

3 commentaires:

  1. La bat card ! gag qui résume ce film. Tentative de rajeunissement à coup de personnages colorés qui tourne au fiasco. Les vidéos sont excellentes ;)

    Razkan

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  2. Un résumé très juste d'un film, qui lui, part en vrille !

    Le découpage des moments clés est une excellente idée ne serait-ce que pour se remémorer ces répliques d'une qualité pour le moins abyssale (même si les costumes ont l'air propres ... ).

    Chris22205

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  3. Très belle analyse de cette pépite fruitière qu'est Batman & Robin. Heureux de tomber sur un site de plus d'aficionados du nanar.

    Et je vois que parmi tes scènes, tu en as capté quelques unes que j'ai zappé pour aller au noyau du ridicule. Petit montage également de ma part de ce grand nom de la franchise Batman:

    http://www.youtube.com/watch?v=Y-Sc_BBhkfA

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