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samedi 21 mai 2011

(Hors-série) La Conquête de Xavier Durringer

Alors, on compare Chirac à Louis XVI ? Pour ta peine, petit Nicolas, on va te couper la tête sur l'affiche.

Face aux demandes pressantes de quelques admirateurs anonymes, je n'ai eu d'autres choix que de me rendre à mon cinéma de quartier le plus proche afin de visionner ce film évènement sur l'accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy.

Autant vous le dire d'emblée, il ne s'agit nullement d'un nanar, d'où son classement dans la catégorie "Hors Série" au même titre que le précédent article sur la saga Pirates des Caraïbes. C'est même à contrario, un assez bon film qui présente cependant quelques "défauts" qui méritent d'être approfondis ici.

La Conquête est une analyse clinique du monde politique en France. Enfin d'une partie du monde politique français, devrais-je plutôt dire. Car c'est en effet LE reproche que je pourrais faire à ce film : l'absence injustifiée des autres partis politiques. Ce qui est tout à fait dommageable, compte tenu que certains noms reviennent souvent dans les dialogues sans être personnifiés à l'écran. N'espérez donc pas croiser Jean-Marie Le Pen, ni même Ségolène Royale, un comble pour cette dernière qui a, tout de même, été l'adversaire de Nicolas Sarkozy au second tour des présidentielles.

Le film est donc centré sur l'irrésistible ascension de notre actuel président, mais seulement au sein de son parti. On assiste, par conséquent, à des scènes de "ménages à trois" entre Sarkozy, Chirac, et De Villepin. Ce dernier, d'ailleurs, est présenté sous un jour assez peu flatteur, une sorte d'Iznogoud désireux de devenir candidat à la place du candidat, ce qui est peut-être un peu exagéré. Le traitement de l'affaire Clearstream est, à ce titre, assez singulier : on y voit un De Villepin qui souhaite de toute son âme que le nom de Sarkozy soit dans les listes, de là à dire qu'il a donné des ordres pour que le nom apparaisse, il n'y a qu'un pas que, pudiquement, le film ne franchit pas (présomption d'innocence oblige, vu que l'affaire n'est pas encore jugée à l'heure actuelle).

Quand à Sarkozy, formidablement incarné par Denis Podalydès, il nous apparaît tour à tour sympathique, caustique, parfois même assez cynique, mais aussi froid, calculateur, égocentrique, voire quasiment violent, notamment envers sa femme de l'époque Cécilia, femme de l'ombre ayant pourtant contribué, de manière non négligeable, à l'ascension de son ex.

La Conquête n'est donc pas un film à charge, ni un film de propagande sarkozyste. C'est plutôt une sorte de dénonciation du monde impitoyable de la politique, où tout le monde se tire dans les pattes pour atteindre la présidence. C'est à se demander si, par moment, les hommes politiques pensent à nous, pauvres citoyens lambda que nous sommes, et s'ils prennent des décisions sans qu'il n'y ait aucun calcul derrière. C'est à vous dégoûter de la politique...

"Est-ce que ce monde est sérieux ?"

2 commentaires:

  1. Le seul président, c'est le blog du nanar !

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  2. Alàlà, la politique ! Un monde qui a toujours fasciné les hommes... ou pas ! Les chroniques du pouvoir sont ce qu'elles sont depuis des millénaires, faites de coup bas et de guéguerres internes pour le pouvoir.

    Je n'ai pas vu le film, donc je ne peux en parler avec aisance, même si ton article semble juste. Malgré tout, il apparait que ce film veut tacler du pied un milieu tout en ne froissant personne, ce qui est un peu casse-gueule comme démarche. L'intérêt de ce film réside selon moi, dans la mise en scène du "off" de la campagne de 2007.

    Chris22205

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