Faite exclusivement
pour réaliser un juteux chiffre d’affaire, cette suite est clairement de trop.
Mais peut-on
véritablement parler de suite ? On est en droit de se poser cette question,
tant ce film est un renoncement total à tout ce qui faisait le sel des
précédents volets.
Tout d’abord, un Die
Hard, c’est avant tout un huis-clos, même si ce dernier point a été quelque peu
délaissé avec le 3ème et 4ème volet. A l’heure des
reboots et autre retours aux sources, revenir à un espace de jeu plus restreint
aurait pu être judicieux. Mais il faut croire que les scénaristes avaient d’autres
idées en tête. Et comme l’Amérique semble être devenue trop petite pour
MacLane, c’est en Russie que ce dernier va traîner ses guêtres.
La Russie… Encore
maintenant je me demande ce qui leur est passé par la tête. Car, autre élément
qui faisait le succès des Die Hard, c’était leur lien avec l’actualité. Après
les méchants issus tout droit de la Guerre Froide des 3 premiers volets, et les
hackers du 4ème, c’est donc la Russie et Tchernobyl qui sont au cœur
de l’actualité en 2013 ?!! Je sais que Fukushima est passé par là, mais
quand même… Tchernobyl ?!! Ce n’est pas un peu dépassé comme contexte ?
Alors, résumons-nous.
Un terrain de jeu encore plus vaste (de Moscou à Tchernobyl, bonjour le
huis-clos), un contexte plutôt nostalgique (j’aurais encore préféré voir MacLane en Irak, tiens !),
qu’est-ce que les scénaristes pourraient pondre de plus débile pour flinguer un
peu plus la saga ? Mais c’est simple, donner un partenaire à MacLane, un
partenaire qui vampirisera tellement l’écran que Bruce Willis en sera réduit au
rôle de figurant ! Et c’est ce qui se passe dans Die Hard 5. Le fils de MacLane
est tellement surexploité que notre pauvre héros principal se voit contraint à
suivre à la traîne et à couvrir son super-héros de fiston. A peine
parviendra-t-il à exprimer quelques blagues entre chaque fusillade… Navrant,
quand on connaît la légendaire gouaille du personnage…
D’ailleurs en parlant
de super-héros... Les situations dans ce long-métrage sont tellement ubuesques
que je me suis demandé à un moment si, en réalité, je ne regardais pas la suite
de G.I. Joe… C’est bien simple, les MacLane sont absolument invincibles. Alors
que dans les autres volets, Bruce Willis s’en prenait plein la poire, c’est à
peine s’il se coupe en passant par une fenêtre ! Sans compter que dans ce
film, la police russe est bien malmenée… Non, en fait, je vais être plus clair,
elle brille par son absence !!! Dans tous les volets, MacLane faisait
équipe avec les autorités locales, qui étaient d’une incompétence
extraordinaire certes, mais qui étaient présentes. Et là, rien ! L’intrigue
se joue entre les deux MacLane et des mercenaires surentraînés et suréquipés,
point final. Bonjour la cohérence !
Mais bon, en même
temps, c’est la norme en vigueur dans les films d’action actuels. De la baston
efficace en continue et une ébauche de scénario pour relier le tout. Oui, mais
voilà, ça marche peut-être pour un Mission Impossible 4, mais pas pour un Die
Hard. C’est d’ailleurs sans doute pour cette raison que Die Hard 5 s’est fait
démolir par les spectateurs alors qu’ils avaient porté aux nues MI 4… qui
pourtant ne valait guère mieux selon moi. Die Hard 5 a en effet hérité d’une
histoire abracadabrantesque qui peine, malgré de nombreux et prévisibles
retournements de situations, à atteindre l’heure et demie ! A croire que
le tournage de ce film a été lancé sans que le scénario ne soit finalisé et que
ce dernier a été écrit au jour le jour, ce qui ne serait pas étonnant, entre
nous (Jurassic Park 3 avait eu, lui aussi, ce problème).
Conclusion : A
force de vouloir surfer sur ce que font les autres, les auteurs de ce 5ème
volet ont oublié sur quelle licence ils travaillaient. Résultat des courses :
ce nouveau Die Hard n’en est pas un. Et c’est bien ce qu’on lui reproche au
final…
Le titre ressemble également trop à un James Bond.
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