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lundi 22 juillet 2013

[Sortie nanardesque] La Marque des Anges - Miserere


Jean-Christophe Grangé n'a décidément pas de chance avec les adaptations de ses romans. Si Matthieu Kassowitz s'en était tiré avec les honneurs avec les Rivières Pourpres, et ce malgré une fin bâclée et quasi-incompréhensible, les films qui ont suivi se sont tous vautrés dans la surenchère, le casting de choc, la réalisation à l'américaine, et le scénario tronqué.
 
Le génie de Kassowitz avait été de s'approprier le roman de Grangé et de restituer l'ambiance que ce dernier exhalait au fil des pages. Et c'est cette ambiance, consolidée par la musique de Bruno Coulais, qui donnait à son film toute sa force, même si la fin s'avèrait (trop) vite expédiée.
 
Ses successeurs n'auront clairement pas la même approche, en particulier Chris Nahon pour l'Empire des Loups qui sacrifiera l'ambiance au profit d'une image poisseuse et d'une action non-stop filmée par un parkinsonien en pleine crise, même si le scénario était, il faut bien le reconnaître, encore suffisamment alambiqué pour maintenir l'intérêt.
 
Ce n'est pas le cas de la Marque des Anges, ou Miserere. Dun point de vue réalisation, Sylvain White s'en sort encore moins bien que Nahon. Certes, il n'opte pas pour la caméra parkinsonienne, mais son film transpire tellement la maîtrise, le calme et la sagesse que, pour le coup, il est complètement à côté de la plaque !
 
Dieu que ce film est mou ! Un épisode de Derrick apparaîtrait plus énergique à côté.  L'intrigue, tout d'abord, est d'une indigence rare. J'ignore si Grangé a véritablement conçu son livre de cette manière, mais il est certain, connaissant le bonhomme, que son intrigue était beaucoup plus tarabiscotée que ce que le film daigne montrer. D'autre part, le tueur, dans le long-métrage, est absolument grotesque. En clair, imaginez un enfant de choeur capable de tuer rien qu'avec sa voix... Déjà, dit comme ça, ça fait sourire... Mais quand ledit garçonnet fait étalage de son don, cela donne une crise de fou rire irrépressible tant le gamin roule des yeux et fait des grimaces avec sa bouche...
 
Pour couronner le tout, il y a... Gérard Depardieu. L'acteur livre, dans ce long-métrage, l'une de ses performances les plus anecdotiques de sa carrière. Il est là... mais c'est tout. Et en même temps, c'est déjà bien assez tant le bide de l'acteur vampirise l'écran. Le réalisateur a beau tout faire pour masquer l'embonpoint de la vedette, il y a fatalement une scène où l'acteur va se ridiculiser. Il faut le voir batailler ferme pour se sortir de son clic-clac, ou, pire encore, tenter vainement de se cacher derrière un pilier. A titre de comparaison c'est comme si j'essayais de me dissimuler derrière un lampadaire. Vous imaginez le tableau ?
 
A côté, Joeystarr crève l'écran, à tel point que s'il n'y avait qu'une seule bonne raison de voir le film, ce serait lui. Mais voilà, un bon acteur seul suffit-il à sauver un film dont l'intrigue est cousue de fil blanc ? La réponse est malheureusement "non".
 
Bilan : Enième adaptation ratée d'un livre de Grangé, la Marque des Anges ne présente absolument aucun intérêt, mise à part la performance de Joeystarr qui prouve, une fois encore, qu'il a l'étoffe d'un acteur.
 
 
 

1 commentaire:

  1. http://youtu.be/ackQ47EiK7Q
    Voilà la véritable BO du film.

    L'anonyme mélomane

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